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L'Europe moderne - Bloc 5 - Cours 4 - Fêtes et cultures populaires


Divertissements populaires

Adriaen Jansz Van Ostade, Intérieur d'une taverne avec un joueur de violon
Toile conservée à la Galleria Franchetti, Ca' d'Oro, Venise
Source : Web Gallery of Art
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À la ville comme à la campagne, les populations européennes qui ne faisaient pas partie des élites se retrouvaient dans des lieux de sociabilité, comme les cabarets, tavernes et cafés. Les tenanciers y servaient des boissons alcoolisées (bière, vin, alcools distillés) et parfois des repas plus ou moins sophistiqués. Cette toile nous montre des hommes s'amusant dans une taverne, fumant la pipe et écoutant la musique d'un joueur de violon. Le caractère modeste de l'ameublement montre qu'un tel lieu pouvait être improvisé à peu de frais.

Certaines de ces tavernes étaient tenues, le plus souvent à la campagne, par des veuves qui transformaient une partie de leur demeure en cabarets  pour obtenir une source de revenus.




















David Teniers, Jeux de hasard dans une taverne - 1670
Collection privée
Source : Web Gallery of Art
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Les tavernes étaient des lieux décriés par les autorités religieuses, car il s'y déroulait parfois des jeux de hasard et des conflits qui dégénéraient en violence. Plusieurs transactions y étaient également négociées, la taverne ne manquant pas de témoins pour attester de l'échange de sommes d'argent entre deux particuliers.













Événements publiques

Ascent of the balloonAntonio Carnicero Y Mancio, Ascension de la montgolfière en présence de Charles IV et de sa cour - 1783
Toile conservée au Museo de Bellas Artes, Bilbao
Source : Web Gallery of Art
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Si les élites avaient leurs propres divertissements (bals costumés, théâtre de cour, parties de chasse, réceptions), certaines manifestations sortant de l'ordinaire les attiraient dans l'espace public. Ainsi ce vol de montgolfière en 1783, qui émerveilla les cours européennes et attira leur cusiriosité.


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Fêtes politiques

Francesco Granacci, Entrée de Charles VIII à Florence - 1518
Toile conservée à la Galleria degli Uffizi, Florence
Source : Web Gallery of Art
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Les fêtes politiques étaient l'occasion pour les sujets de rencontrer leur propre souverain ou de voir des souverains étrangers en visite. Les entrées royales constituaient des moments forts de la vie politique à l'époque moderne.  Les villes y jouaient un rôle de premier plan et la population urbaine était invitée à suspendre ses activités normales pour participer aux festivités.








Ferdinand Pertus, Entrée de François 1er à Nîmes
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Le cérémonial de ces entrées royales étaient très précis et rien n'était laissé à l'improvisation. Les dignitaires étaient strictement ordonnés selon leur statut social et leur importance dans le gouvernement urbain. En France, l'entrée royale représentait une occasion pour le souverain de réitérer son attachement à la ville et de confirmer  les privilèges de cette dernière.














Domenichino, A triumphal Arch of Allegories - 1607-10
Toile conservée au Museo del Prado, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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Les villes désirant recevoir dignement leur souverain dépensaient beaucoup d'argent pour organiser les visites royales. Il arrivait que des villes construisent un arc de triomphe pour souligner les exploits guerriers et la puissance politique d'un souverain.  Le cortège royal passait sous l'arc et les officiels de la ville espéraient que le souverain en retiendrait une impression favorable, compensant ainsi de ses largesses l'investissement urbain.






















Fêtes religieuses et fêtes urbaines

Pieter Bruegel l'Ancien, Combat entre Carnaval et Carême - 1559
Toile conservée au Kunsthistorisches Museum, Vienne
Source : Web Gallery of Art
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Les fêtes religieuses étaient des temps de repos et de réjouissances pour les populations. Au début de la période moderne, le carnaval, grande fête située juste avant le carême, représentait le sommet du calendrier festif. Les célébrations carnavalesques mobilisaient toute la population qui en profitait souvent pour faire quelques excès, avant le jeûne des semaines suivantes. Des rituels d'inversion (pauvres se déguisant en riches par exemple) et de bruyantes manifestations festives dégénéraient parfois en violence, nécessitant l'intervention des autorités.










Francesco Guardi, Le doge de Venise assiste aux fêtes de Jeudi Gras sur la Piazetta - 1766-70
Toile conservée au Musée du Louvre, Paris
Source : Web Gallery of Art
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La nécessité de christianiser des pratiques parfois jugées païennes et la volonté des États de maintenir l'ordre ont conduit, aux 17e et 18e siècles, à un encadrement plus strict des fêtes de carnaval. Dorénavant organisé par les institutions urbaines plutôt que par des groupes de jeunesse,  le carnaval prit graduellement des allures de fête officielle.









Emblème officiel du Palio de Sienne
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Certaines des célébrations urbaines ont traversé le temps et se sont poursuivies jusqu'à nos jours. C'est le cas du Palio, dans la ville de Sienne en Italie. Originaire du Moyen-Âge, cette course de chevaux organisée deux fois par année sur la place centrale de la ville rappelle le passé glorieux, et indépendant, de cette ville-État de la période moderne. Chaque quartier de la ville a un concurrent qui s'entraîne toute l'année, soutenu par une association communautaire. Avec ou sans son cavalier, le cheval gagnant remporte les honneurs pour son quartier.
















Le spectacle de la justice

Il semble peut-être étonnant de terminer cette section sur les fêtes et les cultures populaires en traitant du spectable de la justice. Toutefois, à la période moderne, le caractère publique de l'application des peines judiciaires exigeaient la participation de la population. Les peines corporelles humiliantes (mise au carcan, pilori) et les exécutions capitales (décapitation, supplice de la roue, pendaison, écartèlement, bûcher) attiraient les foules. Ces manifestations de justice constituaient à la fois une démarche exemplaire et une démonstration de puissance de la part des États européens.

La foule n'était pas passive lors des exécutions capitales. Selon la popularité du condamné, la foule l'injuriait ou l'encourageait. Le rituel de l'exécution était très codifié et chacun avait un rôle à jouer, du condamné aux spectateurs, en passant par le bourreau et les autres assistants.



Gravure allemande représentant l'exécution de Louis XVI - 1793
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Durant sa révolution, la France a innové en matière d'application des peines. Jugeant la diversité des peines capitales complètement arbitraire, les révolutionnaires ont inventé la guillotine comme méthode efficace et démocratique d'application de la peine de mort. C'est par ce moyen que fut exécuté le roi Louis XVI en janvier 1793.













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Dernière mise à jour : 5 septembre 2022
Création et mise en page par : Danny Bertrand
Textes par : Sylvie Perrier