L'Europe
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conflits religieux
Les conflits religieux
en Écosse
Carte
de l'Angleterre à l'époque des Tudors
(1485-1558)
Source : Keith Johnston, The Half-Crown Atlas of British History
(Edinburgh, Scotland: W. & A. K. Johnston, 1871) 12
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Au 16e siècle, les relations étaient tendues
entre l'Angleterre et l'Écosse (carte suivante), deux
royaumes indépendants. Les familles Tudor, d'Angleterre, et
Stuart, d'Écosse, étaient tout de même
unies par des liens de parenté. En effet, en 1503, Jacques
IV d'Écosse épousa Marguerite Tudor, soeur du
futur roi d'Angleterre Henri VIII.
Carte
de l'Écosse à l'époque des Tudors
(1485-1558)
Source : Keith Johnston, The Half-Crown Atlas of British History
(Edinburgh, Scotland: W. & A. K. Johnston, 1871) 15
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Comme tout le reste du continent européen,
l'Écosse a été plongée, au
16e siècle, dans les débats religieux appelant
à des réformes. Les liens diplomatiques avec la
France et la situation tendue avec l'Angleterre jouèrent un
rôle important dans le développement des conflits
religieux en Écosse au cours du siècle.
Portrait
de Marie Stuart (ca 1561-1567)
Toile conservée au Blairs Museum, Aberdeen
Source : Wikipedia Commons
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Héritière de la couronne d'Écosse
à la mort de son père Jacques V en 1542, Marie
Stuart (1542-1587) n'était alors âgée
que de six jours. Sa mère, Marie de Guise (1515-1560) fut
donc déclarée régente et gouverna
l'Écosse au nom de sa fille pendant de nombreuses
années. Marie Stuart fut ensuite officiellement
fiancée en 1548, à l'âge tendre de six
ans, au fils aîné du roi de France,
François de Valois. Elle partit vivre à la cour
de France et fut élevée par sa famille
maternelle, les Guise. Ces derniers, originaires de la Lorraine,
étaient ultra-catholiques.
Elle revint sur le trône écossais en 1561, mais
son catholicisme ne fut pas compatible avec l'aristocratie
écossaise largement
convertie au protestantisme. Elle ne put garder le pouvoir que quelques
années. La fin de sa vie est tragique : en exil en
Angleterre, son nom fut associé à de nombreux
complots dirigés contre Elizabeth I et celle-ci la fit
condamner à mort puis exécuter en 1587.
Corneille
de Lyon, Portrait de Marie
de Guise
Scottish National Portrait Gallery
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Alors qu'elle était régente, Marie de Guise a
dû faire face à la montée des
idées réformatrices en Écosse. En
effet, les idées protestantes gagnaient en
popularité au sein même de l'aristocratie
écossaise. Cette opposition religieuse s'est rapidement
transformée en une opposition politique. La
régente, malgré l'appui militaire de la France,
ne réussit pas à contrer les protestants.
Portrait
de John Knox
Source : Wikimedia Commons
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Les premières années de la vie du
réformateur John Knox sont très mal connues.
Né entre 1505 et 1515, il fut d'abord ordonné
prêtre, mais fut bientôt séduit par les
idées protestantes. Il fit des séjours
à Francfort et à Genève, y rencontra
Calvin, et adopta la réforme calviniste. Ses
écrits, parfois virulents (voir plus bas),
réussirent à convaincre la haute noblesse
écossaise d'opérer une réforme
religieuse. Il fonda l'Église presbytérienne, qui
devint la religion officielle en Écosse.
Il continua d'écrire et de prêcher et
fut à la tête de l'Église
d'Écosse jusqu'à sa mort en 1572.
Couverture
de The First Blast
par John Knox
Source : Wikimedia Commons
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Dans ses écrits, John Knox s'est attaqué
directement à la régente Marie de Guise, qui
avait le double défaut d'être catholique et une
femme. Il ne s'est pas montré tendre non plus envers la
reine Elizabeth d'Angleterre, surtout après que des
divergences religieuses furent apparues.
Paulus
Van Somer, Roi
Jacques I d'Angleterre
Toile conservée au Museo del Prado, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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Forcée d'abdiquer en 1567, Marie Stuart laissa la couronne
écossaise à son fils de 13 mois, Jacques, qui
devint ainsi Jacques VI d'Écosse. Étant
donné son jeune âge, plusieurs régents
gouvernèrent successivement en son nom. Dans cette
période, l'Église presbytérienne
d'Écosse s'établit sur de solides bases.
À la mort de Elizabeth I en 1603, Jacques VI
d'Écosse, héritier légitime au
trône d'Angleterre, devint Jacques I d'Angleterre. Il cumula
les deux couronnes jusqu'à sa mort en 1625. Les deux pays
demeurèrent séparés et
indépendants et ne réalisèrent leur
union politique qu'en 1707.
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sur le
site de l'Église d'Écosse.
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produit
par le Musée protestant.
Les guerres de religion
en France
Portrait
de Catherine de Médicis
Source : Susanne Girndt : Schlösser der Loire. Bassermann,
Niedernhausen 1996, S 75.
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Veuve du roi de France Henri II, Catherine de Médicis
(1519-1589) devint l'un des personnages principaux des guerres de
religion dans la France du 16e siècle. Ses trois fils,
François II, Charles IX et Henri III furent successivement
rois de France. Régente pendant la minorité de
Charles IX, Catherine de Médicis tenta d'abord une politique
de conciliation entre les catholiques et les protestants de son
royaume. Des membres influents de l'aristocratie étaient
actifs dans chaque camp, transformant ces tensions religieuses en
conflit politique. Elle-même catholique et voulant
l'unité du pays, Catherine de Médicis souhaitait
la disparition des protestants, mais voulait surtout
éviter la guerre civile. Ce ne fut malheureusement pas le
cas.
François
Clouet, Portrait
de François I, duc de Guise
Source : Wikimedia Commons
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Le parti catholique était animé par les Guise,
famille ultra-catholique de Lorraine, très proche de la
famille royale française. Marie de Guise
était également la mère de Marie Stuart (reine
d'Écosse en titre) qui fut longuement fiancée avec
François II avant d'être brièvement mariée
avec lui (1558-1560). Les
Guise furent particulièrement influents sous le
règne de Charles IX (régence).
Le duc de Guise fut directement responsable de l'un des premiers
événements violents des guerres de religions
françaises, soit le massacre de Wassy en 1562.
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produit
par le Musée virtuel du protestantisme français.
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à douze gravures de
Tortorel et Perrissin sur les guerres de religion.
François
Clouet, Portrait
du roi Charles IX de France -
1561
Toile conservée au Kunsthistorisches Museum, Vienne
Source : Web Gallery of Art
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C'est sous le règne de Charles IX (1550-1560-1574) que se
produisit l'événement central des guerres de
religion, le massacre de la Saint-Barthélémy.
Pour tenter de pacifier le conflit entre protestants et catholiques,
Catherine de Médicis eut l'idée d'organiser un
mariage entre Henri de Navarre, noble protestant, et sa fille
Marguerite. À l'occasion de ce mariage, les dignitaires
protestants furent conviés à Paris. Craignant,
à tort ou à raison, un complot visant son
trône, Charles IX fit ordonner l'exécution massive
des protestants, ce qui lança le signal d'une
répression anti-protestante sanglante.
François
Dubois, Massacre
de la St-Barthélémy
Toile conservée au Musée cantonal des Beaux-Arts,
Lausanne
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Cette toile célèbre représente bien la
violence et le degré de cruauté qui animaient les
participants à ce massacre. À la
fenêtre de l'édifice de droite pend le corps de
l'Amiral de Coligny, chef du parti protestant. À gauche, on
aperçoit la Seine, remplie de cadavres flottants. Le nombre
total de victimes est inconnu, mais plusieurs historiens l'ont
estimé autour de 3000.
Portrait
de Henri
III
- 1571-1581
Toile conservée au Château de Versailles
Source : Wikimedia Commons
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La Saint-Barthélémy relança les
guerres de religion. Succédant à son
frère en 1574, Henri III (1551-1574-1589) tenta de
contrôler un pays en pleine guerre civile. Il devint de plus
en plus impopulaire, pris en tenaille entre les protestants et les
catholiques. Il fut assassiné en 1589 par un moine
illuminé, Jacques Clément, qui lui reprochait de
ne pas faire tout en son possible pour restaurer le catholicisme
partout en France. Il mourut en ne laissant aucune descendance.
Frans
Pourbus, Henri
IV, Roi de France en armure
Toile conservée au Musée du Louvre, Paris
Source : Web Gallery of Art
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L'héritier légitime du trône
était nulle autre que Henri de Navarre, le prince protestant
dont le mariage en 1572 avec Marguerite de Valois (la reine Margot)
avait entraîné la
Saint-Barthélémy. Sa succession,
légale, posait un problème majeur aux catholiques
français : le royaume allait-il devenir protestant?
C'était une perspective inacceptable pour les
élites catholiques. Henri IV dut donc reconquérir
son royaume région par région, pour finalement
renoncer au protestantisme. Sa conversion, même si elle
apparut à plusieurs comme manquant de
sincérité, lui permit de rallier la noblesse et
d'assurer son contrôle sur la couronne.
Édit de Nantes
Image
de l'Édit de Nantes
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Une fois son pouvoir assuré et les esprits
calmés, le roi Henri IV promulgua, en 1598,
l'édit de Nantes. Cette loi établit la
co-existence des communautés catholiques et protestantes en
France. Les deux confessions n'étaient cependant pas sur un
pied d'égalité. La loi affirmait que le
catholicisme était la religion officielle du royaume, mais
que les protestants pouvaient célébrer leur culte
à certaines conditions. Cette loi instaura néanmoins un
régime de tolérance religieuse légale, une
situation inédite jusque-là en Europe.
Édit de
Fontainebleau (1685)
L'expérience française de tolérance
religieuse ne dura qu'un peu moins d'un siècle. En effet,
la division religieuse du royaume apparaissait de plus en plus
incompatible
avec l'absolutisme de Louis XIV. Après avoir affaibli les
protestants en limitant de plus en plus leurs droits et en leur faisant
subir diverses vexations, Louis XIV promulgua, en 1685,
l'Édit de Fontainebleau, qui révoquait toutes les
dispositions de l'Édit de Nantes. De nombreux protestants
français émigrèrent alors vers des pays
protestants ou dans leurs colonies. Cela mit fin à la
tolérance religieuse légale en France, mais des groupes
de protestants y demeurèrent plus ou moins clandestinement
jusqu'au moment de recouvrer leur liberté de religion, fin
XVIIIe siècle.
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images de l'édit
sur le site du Musée virtuel du protestantisme
français.
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Dernière
mise à jour : 5 septembre 2022
Création
et mise en page par : Danny
Bertrand
Textes par : Sylvie Perrier
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