L'Europe
moderne - Bloc 2 - Cours 3 - L'économie agricole
Pieter
Brueghel l'Ancien La Moisson
- 1565
Toile conservée au Metropolitan Museum of Art, New York
Source : Web Gallery of Art
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La moisson était, à l'époque moderne,
l'un des temps forts de l'année. Époque d'espoir
et d'abondance, le temps de la moisson était celui d'un
travail acharné dans une ambiance festive. Cette toile du
16e siècle illustre bien les différentes
étapes du travail : couper les blés à
l'aide de faux, les regrouper en tas puis ficeler les gerbes. On
remarque aussi la hauteur des blés, qui vont presque
à hauteur d'homme, ce qui indique une plante plus fragile
aux intempéries.
Pieter
Brueghel l'Ancien La Fenaison
- 1565
Toile conservée à la Gallerie nationale de Prague
Source : Web Gallery of Art
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Le temps des foins, la fenaison, est aussi une période de
sociabilité, où les paysans font des travaux en
commun. D'autres produits alimentaires sont
récoltés au même moment et l'on voit
les paysans s'activer d'un bout à l'autre des champs.
Différents outils sont visibles sur cette toile, qui nous
renseigne sur les méthodes utilisées pour
cueillir, transporter et conserver les denrées.
George
Stubbs Haymaking
- 1785
Toile conservée au Tate Gallery, Londres
Source : Web Gallery of Art
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Deux siècles plus tard, les techniques agricoles ne semblent
pas avoir beaucoup évolué en Europe. En effet,
les foins
sont ramassés, dans cette toile comme dans la
précédente, au moyen de fourches pour ensuite
être placés sur une charette tirée par
deux chevaux. Le temps a passé, les costumes ont un peu
changé, mais le ramassage des foins suit le même
rituel. Toutefois, d'autres secteurs de l'agriculture vont
connaître des améliorations notables.
Les produits
alimentaires du Nouveau Monde
Les produits alimentaires venus du Nouveau Monde ont
pénétré peu à peu le
marché européen et se sont
intégrés, à des rythmes
différents, dans l'alimentation des populations
européennes. Le maïs, les tomates, les pommes de
terre sont quelques exemples de ces nouveautés, d'abord
perçues comme étranges et dangereuses par les
Européens. Certains traités médicaux les
considéraient comme des poisons, alors que d'autres observateurs
estimaient que des aliments comme les pommes de terre devraient
être réservés aux animaux. Les populations
paysannes ont
parfois résisté à l'introduction de
ces nouvelles cultures, qui brisaient des habitudes multicentenaires et
entraînaient des risques jugés inacceptables dans
un contexte où la nature était
imprévisible et les famines nombreuses.
Révolution
agricole anglaise
Charles
Townshend
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Au 18e siècle, les grands propriétaires terriens
britanniques se lancent dans des expérimentations agricoles
qui permettent d'augmenter les rendements sans épuiser la
terre, en ayant recours à des plantes
régénérantes. Le sobriquet de Charles Townsend,
Lord Turnip (=navet), en dit long sur ce grand aristocrate
passionné d'agriculture.
L'exemple de ces aristocrates fut suivi par d'autres
propriétaires terriens qui investirent dans le
développement de nouvelles techniques agricoles. Les nobles
anglais ne voyaient pas ces activités comme des actes
imcompatibles avec leur statut de noble, contrairement à
d'autres noblesses sur le continent.
Jethro
Tull
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Les outils agricoles furent également l'objet
d'améliorations, notamment en Angleterre. Jethro Tull
(1674-1741), agronome anglais,
a ainsi inventé un semoir mécanique, qui
permettait de semer des graines en quantité égale
et en ordre continu. Auparavant, les graines étaient
semées à la main, à des profondeurs
inégales et une partie des semences étaient
perdues au moindre coup de vent ou étaient
mangées par des oiseaux.
Agromanie
européenne
François
Quesnay
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La Grande-Bretagne ne fut toutefois pas le seul pays
européen marqué par les innovations et la
réflexion en matière d'agriculture. On a
même parlé d'un phénomène
d'agromanie qui s'est répandu dans l'Europe du 18e
siècle. En France, un groupe d'économistes connus
sous le nom de "physiocrates" prônait une politique
économique plus attentive à la production
agricole, considérée comme le moteur de
l'économie nationale. Le chef de cette école
était François Quesnay (1694-1774).
Antonio
Genovesi
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Un autre philosophe et économiste influent de la
période fut l'Italien Antonio Genovesi (1712-1769). La
création d'une chaire d'économie à
l'Université de Naples en 1754 montre
l'intérêt que suscitait cette nouvelle discipline
dans les milieux intellectuels du siècle des
Lumières. Genovesi fondait sur l'agriculture ses
théories sur le développement
économique. Sa réflexion économique se
doublait d'une réflexion sur le fonctionnement de la
société.
Traité
de Antonio Genovesi
Source : High Beam Research Encyclopedia
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Frontispice de l'oeuvre de Genovesi, "Leçons de commerce ou
d'économie civile" (1765-1767).
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Dernière
mise à jour : 5 septembre 2022
Création
et mise en page par : Danny
Bertrand
Textes par : Sylvie Perrier
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