L'Europe
moderne - Bloc 3 - Cours 4 - Les
conflits européens
La Guerre de Trente ans
(1618-1648)
Matthaus
Meriam, Défenestration
de Prague
Gravure tirée du livre
Theatrum Europaeum
Source : Wikipedia commons
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La Guerre de Trente ans est un conflit aux sources politiques et
religieuses qui a commencé au sein du Saint-Empire romain
germanique pour s'étendre ensuite au reste
de l'Europe. Les empereurs qui se sont suivis depuis Charles Quint,
tous de la famille des Habsbourg d'Autriche, étaient
catholiques et voulaient unifier l'Empire sous leur pouvoir. La
défenestration de Prague est
l'événement déclencheur de ce long
conflit. Le 23 mai 1618, les représentants
impériaux sont poussés sans ménagement
à travers l'une des fenêtres du château
par un groupe de protestants. Ce défi lancé
à l'empereur dégénère
ensuite en guerre ouverte entre les troupes impériales et
les princes protestants.
Pieter
Snayers, Bataille
de la Montagne Blanche - 1620
Toile conservée à la Bayerisches Armeemuseum,
Ingolstadt
Source : Wikipedia commons
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Durant la première phase de la Guerre de Trente ans, le
conflit demeura localisé dans l'est du Saint-Empire romain
germanique. La bataille de la Montagne Blanche, près de
Prague, mit aux prises les troupes impériales et les troupes
des princes protestants. Ces derniers ne purent résister
à la puissance de l'armée de l'empereur et furent
défaits. Il s'ensuivit une brutale répression
résultant en une série de conversions
forcées.
Pieter
Isaacsz, Christian
IV - 1611-1616
Toile conservée au Frederiksborg Palace, Danemark
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La deuxième phase de la Guerre de Trente est
caractérisée par l'implication plus active de
puissances étrangères. L'un des premiers
à intervenir fut le roi du Danemark, Christian IV
(1577-1588-1648). Encouragé par les puissances de l'Ouest
de l'Europe (Angleterre, France et Provinces-Unies), il se
lança à la rescousse des princes protestants,
devenant ainsi un des champions de la cause protestante en Europe. Ses
armées n'eurent pas autant de succès qu'il
l'aurait souhaité et il crut plus habile de se retirer du
conflit en signant une paix assez favorable avec l'empereur.
Portrait
de Gustave Adolphe II
Source : Wikipedia commons
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La troisième phase de la guerre est marquée par
l'entrée en scène du roi de Suède,
Gustave II Adolphe (1594-1611-1632). À la tête
d'une armée bien organisée et composée
de soldats protestants convaincus, Gustave Adolphe réussit
à ébranler l'armée
impériale. Son principal fait d'armes est la victoire
à la bataille de Lützen, en novembre 1632. Toutefois, il y
perdit la vie. La coalition protestante est
ébranlée par la mort de ce souverain-guerrier.
Grâce aux victoires de son armée, la
Suède sera considérée comme l'un des
pays victorieux de ce conflit.
Philippe
de Champaigne, Le
roi Louis XIII - 1655
Toile conservée au Museo del Prado, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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L'intervention française dans le conflit est la
dernière phase de la Guerre de Trente ans. Le roi de France,
Louis XIII (1601-1610-1643), décida de s'engager
militairement dans le conflit après avoir soutenu
financièrement et diplomatiquement le parti protestant dans
les premières phases du conflit. L'entrée de la
France dans la Guerre de Trente ans s'avéra
décisive. La stratégie française
était d'attaquer les possessions des Habsbourg d'Espagne et
des Habsbourg de Vienne aux frontières de la France. Les
victoires françaises forcèrent la main de
l'empereur qui dut finalement négocier la paix.
Après la fin de la Guerre de Trente ans, la France demeura
en guerre contre l'Espagne jusqu'en 1659.
Sauveur
Le Conte, La
bataille de Rocroi - ca
1686-1694
Toile conservée au musée Condé,
Chantilly
Source : Wikipedia commons
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La bataille de Rocroi fut l'une des batailles les plus
célèbres de cette dernière phase de la
Guerre de Trente ans. L'armée française
était commandée par le très jeune
prince de Condé, alors surnommé le duc d'Enghien,
et elle vainquit les troupes espagnoles. Cet exploit contribua
à la gloire de Condé et fut
célébré en grandes pompes en France.
Les traités
de Westphalie
Le processus diplomatique qui mena au réglement de la Guerre
de Trente fut très long et les principales puissances
européennes y participèrent d'une
façon ou d'une autre. Les traités furent
négociés dans les villes de Münster et
d'Osnabrück en Westphalie. Les dispositions des
traités sont complexes et touchèrent autant les
relations internes du Saint-Empire romain germanique que les relations
entre les pays européens. La France et la Suède
sortirent gagnants du processus, enregistrant des gains territoriaux et
une hausse de leur prestige. Les Provinces-Unies, de leur
côté, obtinrent la pleine reconnaissance de leur
indépendance de l'Espagne.
Gerard
Terborch, The
Ratification of the Treaty of Münster, 15 mai 1648
- 1648
Toile conservée au Rijksmuseum, Amsterdam
Source : Web Gallery of Art
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Cette très belle toile illustre bien le caractère
cérémonial de la signature de ces
traités qui mirent fin à trente ans de guerre
européenne. Il fallait immortaliser cet instant pour garder
en mémoire tous les diplomates de haut niveau ayant
oeuvré à la réalisation de cet accord
historique.
La guerre de Succession
d'Espagne
Claudio
Coello, Le
Roi
Charles II - 1675-80
Toile conservée au Museo del Prado, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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Comme son nom l'indique, la guerre de Succession d'Espagne tire ses
origines d'un problème successoral au sein de la famille
royale espagnole. Le roi d'Espagne, Charles II (1661-1665-1700),
était en effet un souverain à la santé
fragile et qui n'avait pas d'héritier direct en ligne
droite. Dès son plus jeune âge, son
état fit craindre le pire et lança les
spéculations sur un possible successeur au trône
espagnol. En ligne collatérale (=horizontalement), les deux
prétendants potentiels à l'héritage
étaient, d'une part, le roi
de France Louis XIV et, d'autre part, l'empereur Léopold de
Habsbourg, souverain autrichien. Les deux solutions
représentaient un danger évident pour
l'équilibre européen et la perspective d'un
démembrement de l'Espagne devint de plus en plus probable.
C'est Charles II lui-même qui trancha le débat en
faisant son testament en octobre 1700. Il mourut le 1er novembre 1700.
Hyacinthe
Rigaud, Portrait
de Philippe V d'Espagne - 1700
Toile conservée au Château de Versailles
Source : Web Gallery of Art
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Dans son testament, Charles II désigna pour unique
héritier Philippe, duc d'Anjou et petit-fils de Louis XIV. Il
repoussa en outre toute option d'un démembrement de l'Espagne.
Une condition était cependant attachée à cet
héritage : Philippe devait renoncer de manière formelle
à la couronne française. En novembre 1700, Philippe
d'Anjou devient Philippe V d'Espagne, inaugurant ainsi le règne
de la maison des Bourbons en Espagne.
Toutefois, cette solution testamentaire et l'attitude ultérieure
de Louis XIV entraîna une guerre qui opposa plusieurs puissances
européennes par le jeu des alliances. Après plusieurs
années de guerre et de nombreux revirements, les
belligérants épuisés économiquement
décidèrent de faire la paix.
Les traités
d'Utrecht, 1713-1714
La guerre de Succession d'Espagne prit fin à la suite de la
signature d'une série de traités entre les
principaux protagonistes. En Europe, l'équilibre des
pouvoirs fut modifié puisqu'un Bourbon, Philippe V, et non plus
un
Habsbourg, régna désormais en Espagne et sur l'empire
colonial espagnol, sans toutefois que la réunion des couronnes
française et espagnole ne soit possible. La grande
Espagne a été
démembrée et les anciens Pays-Bas espagnols
devinrent les Pays-Bas autrichiens, alors que les possessions
espagnoles en Italie passèrent sous l'autorité
des Habsbourg de Vienne. Les traités d'Utrecht ont aussi eu
des conséquences dans les empires coloniaux, désormais
parties prenantes des conflits européens.
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Dernière
mise à jour : 5 septembre 2022
Création
et mise en page par : Danny
Bertrand
Textes par : Sylvie Perrier
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