L'Europe
moderne - Bloc 3 - Cours 2 - États italiens et
Provinces-Unies 
Carte
de l'Italie en 1494Source : UTL : The Historical Atlas by William R. Shepherd, 1923
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L'Italie telle que nous la connaissons aujourd'hui ne s'est unifiée politiquement qu'au 19e siècle. Avant cela, l'Italie était composée de plusieurs États distincts et de territoires placés sous la tutelle d'autres puissances européennes.
La carte ci-contre montre les frontières des États italiens au début de notre période, précisément en 1494. Au coeur du territoire italien se trouvent les États de l'Église qui avaient le Pape pour souverain. À côté des grands États comme le royaume de Naples, la république de Venise ou la république de Florence, se trouvaient de petits États qui n'englobaient guère plus qu'une ville et sa périphérie, tels les duchés de Ferrare et de Modène, les marquisats de Saluces et Mantoue ou la république de Lucques.
Florence
Giorgio
Vasari, Siège
de Florence en 1530 - 1558Toile conservée à l'Hôtel de ville, Florence
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Étendant ses murs de part et d'autre de l'Arno, la ville de Florence est ici représentée lors d'un siège au 16e siècle. D'une couleur rouge-rosée, les murs des bâtiments donnent à la ville son aspect caractéristique.
Girolamo
Macchietti, Portrait de
Laurent le Magnifique -
16e siècleSource : Wikipedia Commons Cliquez sur l'image pour les détails.
La famille Médicis a fait la gloire de Florence. Cette ville fut l'un des berceaux de la Renaissance en Europe. Laurent de Médicis, dit Laurent le Maginifique (1449-1492), fut un grand prince de la Renaissance, encourageant les artistes par sa générosité. Florence était alors une puissance bancaire et commerciale, à une époque où le commerce européen se concentrait encore autour de la Méditerranée.
Au moment où cette toile fut peinte, au 16e siècle, la République de Florence était devenue le Grand-Duché de Florence. La mémoire de Laurent le Magnifique était associée à la gloire passée de l'État florentin. Le déplacement du commerce européen de la Méditerranée à l'Atlantique a entraîné des troubles économiques et politiques et, ultimement, le déclin de cet État.
Andrea
Del Verrocchio,
Lorenzo de Medici - 1480Conservée au National Gallery of Art, Washington
Source : Web Gallery of Art
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Les artistes soutenus par Laurent le Magnifique ont laissé de lui plusieurs portraits et sculptures pour le glorifier. Ses traits nous sont donc familiers.
Frans
Pourbus le jeune, Portrait
de Marie de Médicis, Reine de France
- 1617Toile conservée au Museo del Prado, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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Si la gloire de la famille Médicis a commencé à décliner au fil des siècles, la famille Médicis a continué à influencer les destinées européennes. En effet, deux reines de France, Catherine de Médicis au 16e siècle puis Marie de Médicis (ci-contre) au siècle suivant, ont marqué l'histoire française. La dynastie des Médicis s'est éteinte au 18e siècle.
Venise
Jacopo
de Barbari, Plan
de Venise - 1500Source : Web Gallery of Art
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Située dans une lagune, la ville de Venise ne répond pas au plan classique des villes européennes de l'époque moderne. Entrecoupées de ruelles, ses rues principales sont en fait des canaux sur lesquels voguent de petites embarcations.
Canaletto,
A
Regatta on
the Grand Canal - 1732Toile conservée au Royal Collection, Windsor
Source : Web Gallery of Art
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Le Grand Canal est la "rue principale" de la ville de Venise. Le peintre Canaletto a produit plusieurs toiles représentant les canaux vénitiens. Sur celle-ci, on voit les gondoles et leurs passagers aux vêtements colorés.
Gregorio
Lazzarini, Doge
Morosini offers the Reconquered Morea to Venice
- 1694Toile conservée au Palazzo Ducale, Venise
Source : Web Gallery of Art
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Cette peinture allégorique montre le Doge de Venise, premier personnage de l'État vénitien. Venise était une puissance commerciale de premier plan à la fin du Moyen Âge et cette prospérité a permis à la cité de se doter d'églises et de palais magnifiques. Venise a mieux résisté aux transformations économiques de la période moderne grâce à son système politique plus stable.
Leandro
Bassano, Doge
Marcantonio Memmo - 1612-15Toile conservée au
Source : Web Gallery of Art
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Si le Doge était un personnage politique important, son pouvoir n'était ni despotique, ni absolu. La structure politique de l'État vénitien s'appuyait en effet sur l'aristocratie et sur des institutions (Grand Conseil, Sénat, Conseil des Dix) qui s'équilibraient les unes les autres. Devenir Doge était un honneur qui rejaillissait sur le clan familial.
Pays-Bas et Provinces-Unies
Carte
des Provinces-Unies en 1559-1608Source : UTL : The Historical Atlas by William R. Shepherd, 1923.
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La période moderne a vu la transformation de cet ensemble géopolitique d'abord appelé "Pays-Bas". La carte géographique ci-contre suit cette évolution. Les Pays-Bas était, au début du 16e siècle, composés de 17 provinces, sous contrôle espagnol. Cet ensemble se divisera par la suite en deux entités distinctes :
a) les Provinces-Unies, dont l'autonomie sera finalement reconnue en 1648, qui réunissent les 7 provinces du nord;
b) les Pays-Bas espagnols, composés des 10 provinces du sud, sous le contrôle de l'Espagne jusqu'au début du 18e siècle; après la guerre de Succession d'Espagne, les Habsbourg d'Autriche prennent le contrôle de cette région, alors renommée Pays-Bas autrichiens.
Anthonis
Mor Van Dashorst, Marguerite,
duchesse de Parme - 1562Toile conservée au Staatliche Museen, Berlin
Source : Web Gallery of Art
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Fille naturelle de Charles Quint et demi-soeur de Philippe II, roi d'Espagne, Marguerite de Parme (1522-1586) a eu un rôle important à jouer aux Pays-Bas. Mariée très jeune à Alexandre de Médicis, mort assassiné en 1537, elle devient duchesse de Parme à l'occasion de son second mariage. En 1559, Philippe II la nomme gouverneure des Pays-Bas. Prise entre l'aristocratie locale qui ne veut pas se faire évincer du pouvoir et un clan pro-espagnol qui entend gouverner de manière autonome, Marguerite de Parme dut affronter la révolte des nobles.
Adriaen
Thomasz Key, Guillaume
I, Prince d'Orange, dit le Taciturne
- 1579Toile conservée au Rijksmuseum, Amsterdam
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Guillaume d'Orange, dit Guillaume le Taciturne (1533-1584), fut dans sa jeunesse un des pages de Charles Quint. Il devint Stathouder des provinces de Hollande, Zélande et Utrecht en 1555 et servit plus tard fidèlement Philippe II, souverain des Pays-Bas. Sa conversion au calvinisme en 1573 et la brutalité de l'Inquisition espagnole à l'égard des protestants des Pays-Bas le convinquirent de se joindre au mouvement d'opposition à l'Espagne. Il fit alliance avec les seigneurs catholiques du sud pour demander le respect des libertés traditionnelles des Pays-Bas et une meilleure représentation politique des grandes familles. Guillaume le Taciturne fut assassiné en 1584 par un catholique français fanatique.
Michiel
Jansz Van Miereveld, Prince
Maurice de Nassau, Stathouder
- 1615-20Toile conservée au Rijksmuseum, Amsterdam
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Fils de Guillaume le Taciturne, Maurice de Nassau (1567-1625) est l'un des grands militaires de son époque. Ses nombreuses victoires ont contribué à libérer les provinces du nord de la tutelle espagnole. Très ambitieux, il s'est parfois montré brutal avec son entourage dans sa quête pour le pouvoir.
Carte
des Provinces-Unies en 1672Source : www.livius.org
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Libérées de la tutelle espagnole, les Provinces-Unies sont devenues, au 17e siècle, une puissance maritime. Ses ports principaux, Amsterdam et Rotterdam, situés dans la province de Hollande, ont contribué à faire de cette dernière la province la plus puissante des Provinces-Unies.
Le système politique des Provinces-Unies est original pour son époque et reflète les traditions fortes de gouvernements urbains sur le territoire. Au niveau provincial, un stathouder et un pensionnaire se partagent l'exécutif alors que des états provinciaux, composés de délégués des villes et de la noblesse principalement, constituent la branche législative. Au niveau fédéral, le stathouder est le chef d'État, alors que le grand pensionnaire, sorte de premier ministre, peut le remplacer au besoin. Les états généraux réunissent les représentants des sept provinces. Le système n'est pas entièrement détaché d'une mentalité monarchique : les stathouders sont régulièrement choisis dans la famille d'Orange et les grandes familles ont la main mise sur le pouvoir politique.
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Dernière
mise à jour : 5 septembre 2022
Création
et mise en page par : Danny
Bertrand
Textes par : Sylvie Perrier