L'Europe
moderne - Bloc 5 - Cours 1 - Humanisme
et Renaissance
Humanisme
Hans
Holbein, Portrait
d'Érasme de Rotterdam
- 1523Toile conservée à la National Gallery, Londres
Source : Web Gallery of Art
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L'humanisme fut un courant philosophique qui traversa l'Europe aux 15e et 16e siècles. Une de ses principales contributions fut de favoriser la redécouverte des grands textes de l'Antiquité en apportant aux élites pensantes les outils intellectuels nécessaires pour en comprendre toute la portée. La pensée humaniste était critique tout en étant optimiste.
Le plus grand humaniste fut sans nul doute Érasme de Rotterdam (1469-1536). Membre du clergé catholique, il était un grand érudit et faisait preuve d'une grande sagesse. Il a écrit de nombreux livres, a entretenu des correspondances avec d'autres humanistes et fut en contact avec les plus célèbres souverains de son époque.
Ce très beau portrait d'Érasme a été réalisé par le peintre allemand Hans Holbein (1498-1543), l'un des grands portraitistes de la Renaissance.
Hans
Holbein, Dessin en marge de la
première édition du livre "Éloge de la
Folie" d'Érasme
- 1515Cliquez sur l'image pour les détails.
Une des oeuvres les plus célèbres d'Érasme est le livre "Éloge de la Folie". Érasme y développe l'idée que les fous, ou ceux qui prétendent l'être, ont une certaine sagesse et leur principale qualité est de dire la vérité. Le personnage du fou de la cour, dessiné en marge du livre ci-contre, est au premier plan de ce livre publié en 1509. Le fou de cour, avec son costume bigarré et ses marionettes, est celui qui peut dire aux rois des vérités crues. Sa parole est plus libre que celle des courtisans qui doivent plaire aux souverains pour assurer leur position sociale. Cette oeuvre originellement écrite en latin fut traduite dans plusieurs langues.
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ERASMUS. L'éloge de la folie, traduit du latin par Nicolas Gueudeville. Paris, Éditions de Bâle, 1761. 222 Pages.
Érasme est aussi l'auteur d'un traité de civilité, genre littéraire en vogue à l'époque. Ces guides de savoir-vivre, destinés aux élites nobles, servaient à transformer des pratiques jugées barbares en pratiques civilisées. L'humanisme n'était pas seulement une philosophie, mais aussi un art de vivre.
Hans
Holbein, Sir
Thomas More - 1527Toile conservée à la Frick Collection, New York
Source : Web Gallery of Art
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Chancelier du royaume d'Angleterre, Thomas More fut un grand humaniste et un grand homme d'État. Avocat, théologien, érudit : il y a très peu de domaines de la connaissance qui lui échappaient. Critique des sociétés d'Europe moderne, il a passé sa carrière à tenter de construire un monde meilleur. Il a connu une fin tragique, car il fut décapité après avoir refusé de prêter serment à Henri VIII après la rupture de ce dernier avec Rome.
Son oeuvre principale est "L'Utopie", publiée en 1516. Il s'agit d'un conte philosophique se déroulant dans un monde imaginaire. Le procédé fut utilisé par la suite par d'autres philosophes qui voyaient là un moyen d'échapper à la censure. Les propos contestataires, ou simplement critiques, passaient alors sous le couvert de la fiction.
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Santi
di Tito, Portrait
posthume de Machiavel - XVIe
siècleToile conservée au Palazzo Vecchio, Florence
Source : Web Gallery of Art
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Homme politique de la République de Florence, Nicolas Machiavel (1469-1527) fut l'un des plus célèbres théoriciens politiques de son temps. Sa philosophie politique est basée sur la notion de pouvoir, la morale passant au second rang. Grand observateur des pratiques politiques, notamment dans les États italiens, et homme d'action très impliqué dans les affaires de Florence, il est devenu un des spécialistes de l'art de gouverner.
La
couverture du Prince
(1550)Cliquez sur l'image pour les détails.
L'oeuvre majeure de Machiavel est "Le Prince". Écrit vers 1513 mais publié après la mort de son auteur, ce traité de philosophie politique marqua durablement l'étude des pratiques politiques. Machiavel y décrit un prince qui contrôle son État en utilisant son pouvoir de manière stratégique, voire en manipulant son entourage pour obtenir satisfaction.
Robert
EstienneSource : Wikimedia Commons
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La famille Estienne comptait parmi ses membres certains des humanistes français les plus connus. Henri Estienne vécut à la fin du 15e siècle à Paris et y développa l'imprimerie. Son fils Robert (voir ci-contre) fut également imprimeur du roi et publia plusieurs grandes oeuvres antiques et aussi celles de ses contemporains humanistes. La famille Estienne illustre bien le lien qui se développa entre humanisme et imprimerie, ce qui contribua à la diffusion du courant en Europe.
Carte
des villes du Rhin, berceau de l’imprimerie, centres
humanistesSource : Documentation photographique n° 8044 : Le Rhin : une géohistoire (auteur : N. Beaupré)
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Le développement de l'imprimerie, à partir du milieu du 15e siècle, contribua à la transformation graduelle de l'univers culturel et intellectuel de l'époque moderne. La carte ci-contre montre que le coeur de l'Europe, les régions bordant le Rhin, fut l'épicentre du développement de l'imprimerie. Assez rapidement, les grandes capitales européennes (Paris, Rome, Londres) eurent toutes des imprimeries. Cette carte montre aussi l'importance des universités comme foyer de culture à la Renaissance.
La
couverture de l'IndexCliquez sur l'image pour les détails.
L'imprimerie a rendu possible la diffusion à grande échelle d'écrits de toutes natures, incluant les livres et pamphlets des réformateurs protestants et autres oeuvres critiques. L'Église catholique s'en est inquiétée très tôt et a ciblé les imprimeurs responsables de la publication de livres hérétiques ou immoraux. La censure accompagne donc les premiers pas de l'imprimerie. Au Concile de Trente, l'Église catholique a reconnu la nécessité de contrôler cette production imprimée en interdisant la lecture de certaines oeuvres à ses fidèles. Des règles ont alors été édictées pour guider les censeurs européens. L'Index était une liste de livres interdits, qui était régulièrement mise à jour et diffusée ... sous forme imprimée.
Ci-contre est la couverture de la première édition de l'Index datant de 1564 et publiée à Venise.
Renaissance
Sandro
Botticelli, Le Printemps
- 1482Toile conservée à la Galleria degli Uffizi, Florence
Source : Web Gallery of Art
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L'art de la Rennaissance s'est d'abord développé en Italie, plus particulièrement dans les villes de Florence et de Rome, où de riches mécènes ont pu donner des conditions de travail idéales aux artistes. Le style de ces oeuvres est marqué par l'esthétique antique (voir le personnage de gauche).
Leonardo
Da Vinci, Leda
- 1508-15Toile conservée à la Galleria degli Uffizi, Florence
Source : Web Gallery of Art
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La redécouverte des textes antiques à la Renaissance a ramené sur le devant de la scène les récits mettant en vedette les divinités grecques et romaines. Ces histoires païennes, bien connues des élites européennes, ont servi d'inspiration aux artistes de l'époque.
Léonard de Vinci, célèbre pour son portrait de la Joconde, représente ici une histoire issue de la mythologie grecque où Leda rencontre Zeus qui a pris la forme d'un cygne. La recherche de la perspective est également une des innovations de la Renaissance.
Leonardo
Da Vinci, Anatomie
de l'épaule d'un homme
- 1509-10Toile conservée à la Royal Library, Windsor
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La Renaissance est aussi une époque de découverte et d'exploration. Cette planche dessinée par Léonard de Vinci montre sa constante recherche du détail. Son approche scientifique du dessin du corps humain témoigne d'une grande curiosité. La Renaissance n'est pas seulement la reproduction d'un art issu de l'Antiquité, mais il s'agit d'une période de créativité, d'inventivité. L'Humanisme et la Renaissance marchent ici main dans la main pour atteindre une meilleure compréhension de l'être humain.
Donatello,
Annonciation
- 1435Toile conservée au
Source : Web Gallery of Art
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Les thèmes chrétiens ne sont toutefois pas absents de l'art de la Renaissance, puisque l'Église catholique a été l'un des grands promoteurs des artistes de la Renaissance. L'architecture, la sculpture et la peinture ont contribué à la décoration des églises romaines et des grands palais des membres du haut clergé.
Michel-Ange,
L'esclave se rebellant
- 1513Toile conservée au Musée du Louvre, Paris
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Michel-Ange est un autre des artistes très célèbres de la Renaissance. On lui doit notamment le plafond de la chapelle Sixtine à Rome. Sa série de sculptures d'esclaves est une exploration des mouvements du corps humain. L'émotion est ici liée au mouvement, à la torsion des muscles.
Cliquez pour accéder au Musée national de la Renaissance (France).
Albrecht
Dürer, Rhinocéros
- 1515Gravure conservée au British Museum, Londres
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Cette très célèbre gravure, emblème d'un défunt parti politique canadien, montre non seulement le brio du graveur, Dürer, mais aussi la curiosité de l'époque pour les découvertes fantastiques faites au Nouveau Monde. Ce rhinocéros indien a bel et bien existé. Transporté à bord d'un bateau portugais, il est arrivé au port de Lisbonne au mois de mai 1515. Le roi du Portugal, Manuel 1er, voulut en faire cadeau au Pape Léon X. Le rhinocéros fut donc embarqué de nouveau en direction de l'Italie, via Marseille, où il fit escale. Le roi de France, François 1er, s'y déplaça et eut l'occasion de voir la bête de près. Malheureusement, le rhinocéros périt en mer quand le bateau coula au large des côtes italiennes. Dürer n'a pas lui-même vu l'animal, mais il a reçu des dessins et des descriptions envoyés par des Allemands vivant à Lisbonne.
La
couverture des LusiadesCliquez sur l'image pour les détails.
L'époque des Grandes Découvertes a aussi inspiré les auteurs du 16e siècle. Luis de Camoës (ca 1524/1525-1580) a écrit en 1572 l'épopée des "Lusiades". Lui-même un marin et un soldat ayant voyagé dans les colonies portugaises, il a raconté dans un style poétique le voyage de Vasco de Gama en suivant du même coup l'histoire portugaise.
La fin du 16e siècle est ainsi marquée par l'émergence des langues nationales. Alors que le latin était la langue de communication des élites humanistes au début du siècle, un courant intellectuel et politique a poussé au développement des langues nationales.
CAMOES, Luis de. Les Lusiades, traduit par A. De Cool. Rio de Janeiro, Leuzinger & Filhos, 1876.
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Dernière
mise à jour : 5 septembre 2022
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et mise en page par : Danny
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Textes par : Sylvie Perrier