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L'Europe moderne - Bloc 4 - Cours 2 - Contre-Réforme et anglicanisme


La réforme catholique

JesuiteJuan Martinez Montanés, Saint Ignace de Loyola - 1610
Statue polychrome conservée à Chapel, Université de Séville
Source : Web Gallery of Art
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En 1534, avec quelques compagnons, Ignace de Loyola créa la Compagnie de Jésus, groupe de missionnaires dont la vocation principale était la diffusion de la foi catholique, en Europe et dans les colonies. Il proposa ses services au Pape Paul III qui approuva la fondation de la Compagnie de Jésus, qui devint officiellement un ordre religieux en 1540. Les Jésuites furent rapidement associés à l'effort de réforme de l'Église catholique, dont ils contribuèrent à dynamiser les cadres, notamment par leur implication dans l'enseignement. Des pères Jésuites s'imposèrent comme conseillers-confesseurs de plusieurs souverains européens, mais leur fidélité première au Pape, clairement exprimée dans leurs statuts de fondation, a parfois placé les Jésuites dans une position politique délicate.





Paul IIITitien, Pape Paul III - 1545-46
Toile conservée au Museo Nazionale di Capodimonte, Naples
Source : Web Gallery of Art
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Le Pape Paul III (1468-1534-1549) fut un souverain pontife influent à la période de la Réforme catholique. C'est sous son pontificat que fut fondé l'ordre des Jésuites. Il est aussi responsable de la convocation du Concile de Trente en 1545, qui lança une profonde réflexion au sein de l'Église catholique. Aucun évêque protestant n'y assista. Ce ne fut donc pas un dialogue entre catholiques et protestants.


Le Concile de Trente (1545-1563) avait la double mission, d'une part, de répondre aux désirs de réformes et de soutien spirituel des fidèles et, d'autre part, de contrer le protestantisme. Les travaux du Concile de Trente furent interrompus à de multiples reprises à cause d'événements internationaux et cinq Papes se sont succédés (incluant Paul III) sur le siège pontifical durant cette période de 18 ans.










Concile de Trente

Concile de trentePaolo Farinati, La clôture du Concile de Trente - 1563
Source : Web Gallery of Art
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Le Concile de Trente prit fin en 1563, sous le pontificat de Pie IV (1499-1559-1565). Les conclusions du Concile ont réaffirmé les fondements du dogme catholique, refusant ainsi toutes les innovations théologiques proposées par les réformateurs protestants. Le Concile a cependant pris des mesures énergiques pour améliorer la discipline ecclésiastique et l'encadrement des fidèles, pour perfectionner la formation des membres du clergé et pour favoriser un effort de christianisation. Il en résulta une vague de dynamisme dans l'Église catholique qui se fera sentir jusqu'au milieu du 17e siècle.








La réforme en Angleterre

Henri VIIIHans Holbein, Portrait d'Henri VIII, roi d'Angleterre - 1536-37
Toile conservée au Sammlung Thyssen-Bornemisza, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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La réforme anglicane fut d'abord une rupture institutionelle, avant de se transformer en réforme religieuse. Le souverain anglais, Henri VIII (1491-1509-1547), avait même reçu le titre de "Défenseur de la foi" pour son opposition ouverte à la réforme luthérienne. En 1531, Henri VIII voulut faire annuler son mariage avec Catherine d'Aragon, tante de Charles Quint. Le Pape refusa de dissoudre ce mariage, ce qui entraîna un conflit avec la couronne anglaise. En 1534, le Parlement anglais fit voter l'Acte de Suprématie qui reconnaissait Henri VIII comme chef de l'Église d'Angleterre. Cette action entraîna l'excommunication du souverain, mais ce dernier demeura fidèle jusqu'à sa mort au culte catholique, sans reconnaître l'autorité du Pape.


















Marie TudorAnthonis Mor Van Dashorst, La Reine Marie Tudor d'Angleterre - 1554
Toile conservée au Museo del Prado, Madrid
Source : Web Gallery of Art
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Durant la régenge de Lord Somerset (1547-1553), qui gouverna au nom du fils mineur d'Henri VIII, Édouard VI, un virage protestant, d'inspiration calviniste, fut pris au sein de l'Église d'Angleterre. À la mort d'Édouard VI, c'est Marie Tudor qui devint reine d'Angleterre. Il s'agit d'une fervente catholique qui se mariera d'ailleurs en 1554 à Philippe II, futur roi d'Espagne. Elle organisa la répression des protestants anglais, ce qui lui vaut le surnom de "Bloody Mary". Elle meurt toutefois en 1558, sans avoir pu restaurer pleinement le catholicisme ni reprendre les relations avec Rome.



















Elizabeth IWilliam Segar, Portrait de Élisabeth I - 1564
Source : Web Gallery of Art
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Le très long règne d'Élizabeth I (1533-1558-1603) a permis un retour stable au protestantisme en Angleterre. La doctrine anglicane est précisée en 1563 dans la Confession des 39 articles. Le dogme est d'inspiration calviniste, avec quelques adaptations. L'organisation de l'Église anglicane est plus proche de l'ancienne structure catholique, conservant notamment sa hiérarchie. Toutefois, l'Église anglicane rejetta l'utilisation du latin, les images religieuses ainsi que le célibat des prêtres. L'originalité de cette réforme par rapport aux réformes continentales ne fait donc aucun doute.















L'Europe transformée par les réformes religieuses

Carte des réformes religieuses aux XVIe et XVIIe siècles
Source : La Documentation française - Cartothèque
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Les réformes religieuses, catholique et protestantes, ont profondément transformé l'Europe. L'unité toute relative de l'Europe chrétienne autour de 1500 a laissé sa place à un continent fragmenté sur le plan religieux. Il est difficile de ne pas penser en terme de division en regardant la carte ci-contre. Toutefois, il faut également considérer que toute l'Europe a été entraînée dans une réflexion religieuse, quelques soient les choix effectués.

Cette carte ne représente que les réformes chrétiennes. Il ne faut pas oublier la présence croissante de l'Empire ottoman dans le sud-est de l'Europe, qui force une certaine cohabitaiton religieuse dans les régions conquises, de même que la présence de communautés juives, régulièrement persécutées, dans plusieurs zones.

















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Dernière mise à jour : 5 septembre 2022
Création et mise en page par : Danny Bertrand
Textes par : Sylvie Perrier